Les Français et les bars
Les bars, les pubs et les clubs sont bien plus que de simples lieux de consommation. Ils sont des espaces de sociabilité, des marqueurs culturels, parfois même des indicateurs d'inclusion (ou d'exclusion) sociale. Mais qui fréquente les bars en France aujourd'hui, à quel rythme, et ce que cela révèle de nos modes de vie ?
Un fait majoritaire, mais des pratiques très contrastées
Premier chiffre à retenir : 68 % des Français disent fréquenter les bars, les pubs ou les clubs. Mais la fréquence de cette sortie sociale varie fortement.

Trois grands profils se distinguent plus fortement :
1. Les "accros" (au moins une fois par semaine)
Ce sont les plus jeunes (15–29 ans), souvent étudiants, vivant en zones urbaines, notamment en Île-de-France. Ils sont majoritairement des hommes (deux fois plus que de femmes) et des célibataires sans enfants. Ils disent de vivre confortablement avec leurs revenus actuels. Ces espaces sont pour eux des lieux d'échange, de relâchement, et de construction identitaire.

2. Les "habitués" (au moins une fois par mois)
Ils sont un peu plus âgés (souvent dans la tranche 30–44 ans), vivent toujours en milieu urbain, mais sont cette fois-ci en couple avec un enfant. On les trouve en proportion importante en Bretagne, la région avec une forte tradition de sociabilité locale (bars, cafés, festoù-noz, musique live...) et un ancrage culturel autour des lieux de rencontre, ainsi que sur la Côte d'Azur, marquée par son style de vie méridional, largement tourné vers l’extérieur, les terrasses, et la convivialité informelle. Les « habitués » disent vivre « normalement » avec leurs revenus. Leurs sorties sont sans doute plus familiales ou ponctuées par des moments de respiration dans un quotidien bien rempli.

3. Les "grands absents" (ceux qui n’y vont jamais)
Ils représentent une part importante de la population : 32 % des Français ne fréquentent jamais ces lieux. Il s'agit majoritairement de femmes, de personnes de plus de 60 ans, des retraités, vivant en zones rurales, souvent en couple sans enfant à charge. Financièrement ils sont les plus démunis – beaucoup parmi eux disent de vivre très difficilement avec leurs revenus. Ils incarnent une fracture géographique, générationnelle et genrée dans les pratiques de sociabilité.

Une carte sociale et culturelle de la sociabilité
Les données montrent une forte concentration des fréquentations dans les centres urbains, où l'offre est dense et diversifiée. Mais elles révèlent aussi que certains territoires, comme la Bretagne ou la Côte d'Azur, conservent une vitalité sociale forte, y compris dans des zones moins métropolisées.
Ces résultats, s'ils ne surprennent pas totalement, posent la question de l'accessibilité à des espaces de détente et de lien social pour les femmes, les personnes âgées et les habitants des zones rurales. Sorties (du soir) resteront-elles urbaines et masculines ?
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* Etude GeoInsights 2025 : terrain réalisé par Arcane Research du 28 Décembre 2024 au 25 Janvier 2025 auprès de 14 114 Français de plus de 18 ans représentatifs sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et région. Traitement des réponses par ShoWhere à l’aide d’algorithmes de Géostatistique et de Machine Learning.
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Photo de couverture : Anil sharma / Pixabay